Le régime indemnitaire devient au fil du temps un sujet de plus en plus sensible, enjeu central de la politique de rémunération dans la fonction publique, dans le contexte actuel de blocage durable de la valeur du point indiciaire, assorti de mesures d’individualisation des rémunérations.
Autrefois limitées à la reconnaissance de sujétions spéciales liée à des conditions de travail particulières (travail de nuit, horaires décalés, pénibilité de certains postes…) ou à l’indemnisation des heures supplémentaires, ces rémunérations dites « accessoires » deviennent de plus en plus présentes et essentielles sur les feuilles de paye. En effet, pour répondre aux légitimes revendications des personnels, les ministères ont souvent répondu au fil des ans par «l’invention» d’une nouvelle prime qui est venue se rajouter aux autres, si bien qu’il existe maintenant plus de 1700 primes diverses et variées dans la fonction publique !
Les primes, cultivant et propageant dans nos services l’individualisme et l’injustice, sont des sujets de discorde entre les agents, de tension dans les équipes, au grand bénéfice de l’administration qui en profite pour « diviser pour mieux régner ».
De plus, les primes sont maintenant confrontées au diktat de la MAP (modernisation de l’action publique) qui astreint les administrations à gérer leurs masses salariales, si bien que des plafonds d’attribution aujourd’hui obsolètes viennent rendre absurde et incohérent un système jusque là déjà bien injuste…
De nombreux collègues, à la lecture de la nouvelle circulaire indemnitaire 2014 s’interrogent légitimement sur une telle situation ! La CGT a donc choisi dans ce journal de faire le point sur ce sujet et d’apporter ses éléments d’analyse et positions.