On crève de faim et/ou du Covid 19 !

Le confinement mis en place pendant cette période exceptionnelle de pandémie de Covid 19 a révélé avec encore plus d’acuité les inégalités socio-économiques, médicales mais aussi sanitaires des quartiers populaires. Littéralement, aujourd’hui en France on meurt de faim !

La fermeture des groupes scolaires a mis en lumière la précarité dans laquelle sont ces populations : les cantines ne fonctionnent plus (ce qui constituait pour certains enfants un des seul repas de la journée), les petits boulots s’arrêtent, le chômage s’amplifie et devient endémique ce qui accroit la vulnérabilité de ces familles.

Aujourd’hui en France dans certains quartiers « on crève de faim »

Ces populations subissent un confinement, dans des situations de mal-logement, habitat indigne, insalubre indécent voir en péril qui n’ont jamais était traitées auparavant, ne faisant que confirmer l’abandon de ces quartiers et de certains centre-ville où logent notamment les populations les plus précaires : sans domicile fixe, souvent jeunes, vieux migrant-e-s, femmes, demandeurs d’asile, …

La fermeture des structures sociales et d’animation encore existantes a précipité cette situation catastrophique, impactant les enfants, les parents, chargeant davantage le travail assumé par les femmes et mettant en lumière la relégation grandissante de ces quartiers.

Les problèmes de santé déjà très prégnants dans ces quartiers confrontés souvent à l’urgence des hôpitaux et à des déserts médicaux, n’ont fait qu’empirer dans cette période de pandémie, ce qui ne permet pas d’avoir une vision réelle de la situation sanitaire actuelle.

Tous les indicateurs sont pourtant réunis : pour exemple à Marseille des clusters ont fait leur apparition ce qui devrait nécessiter une intervention volontariste de l’Etat. Malgré l’engagement des professionnels de santé très impliqués, la santé est un bien primordial qui n’est plus, dans ces quartiers, un enjeu politique.

Les travailleurs et travailleuses qui ont maintenu l’activité économique pendant cette période (infirmières, aide soignantes, caissières grands magasins, vigiles, ouvriers, dépanneurs, livreurs) et qui ont répondu aux besoins vitaux » de la population sont souvent ceux et celles qui vivent majoritairement dans les quartiers populaires. Ils ont travaillé quelques fois sans les protections nécessaires fournis et en ont payé souvent de leurs vies.

On y crève de faim et/ou du Covid… Parce que les transports en commun sont bondés en pleine crise sanitaire car l’offre est demeuréeinsuffisante et mal structurée, qu’il est difficile de maintenir les gestes barrières dans ces conditions, que pas tous ne disposent d’une protection sociale …les quartiers populaires paient un lourd tribu, dans cette pandémie.

Et avec tout ça, les quartiers populaires sont stigmatisés car on y respecterait moins les consignes ici qu’ailleurs. Leurs habitants représenteraient un danger pour le reste de la population, augmenté soit disant avec les pratiques « festives » des musulmans pendant le ramadan.

Un scandale humain

Discriminés avant l’arrivée du coronavirus, par des politiques publiques jamais à la hauteur des enjeux, les habitants des quartiers populaires se retrouvent encore plussurexposés aujourd’hui: mises en autorisation spéciale d’absence -ASA-, chômage technique, chômage partiel…

Si ce gouvernement n’est pas le seul responsable de la fracture sociale et territoriale, il a contribué à l’aggraver considérablement dans les quartiers populaires plus que tout autre avant lui.

Il marchandise chaque jour un peu plus l’action publique : achat de prestations plutôt que soutien aux projets portés par les intéressés, appel à projet et dispositifs lancés par le haut aux critères de sélection « bidouillés » favorisant les grosses structures nationales et/ou proches du pouvoir au détriment des collectifs locaux.

Face à cette situation dramatique, des associations :comme Emmaus, Secours populaire, Catholique Croix Rouge, etc…. se sont mobilisées, mais aussi des syndicalistes, des militants, des enseignants pour ré ouvrir des écoles, des lieux associatifs permettant : le portage de repas, de colis alimentaires, la distributions de couches et de lait pour bébé, la fabrication et la distribution gratuite de masques et de gels, des aides financières après appel aux dons, les soutiens aux démarches …

Cette mobilisation a montré que les quartiers populaires savent se mobiliser autour de leurs besoins.

L’aide de 150 euros pour les allocataires du RSA ne sera versée que le 15 mai ! Merci de l’aumône ! Comble du cynisme, le président appelle à : “réinventer un été différent” pour les “millions de jeunes” qui ne partiront pas en vacances « au Maghreb «  dixit le Président Macron, en raison de la crise du coronavirus quel mépris !

Comment ne pas se révolter face au mépris des politiques publiques ? Mais jusqu’où va-t-on aller pour remédier à la non-assistance aux habitants des territoires en danger face à l’inconscience des politiques publiques?

Et pendant ce temps que fait l’Etat?

Cette crise sanitaire révèle de manière criante les choix de l’Etat : pour sauver l’économie, il sacrifie une partie de la population dont les habitants des quartiers:

  • il continue d’envoyer au front sans les protections nécessaires, les travailleurs les plus précaires, les salariés ne pouvant télétravailler ;
  • il mobilise la réserve civique citoyenne sanitaire composée de volontaires !
  • il applique une politique de répression disproportionnée par l’intervention abusive de policiers, encore plus qu’ailleurs, qui verbalisent et terrorisent les populations : des citoyens souvent jeunes, toujours des descendants issus des immigrations postcoloniales. Ces violences policières ne sont jamais punies, les humiliations quotidiennes jamais freinée !
  • il fait le choix de financer les grosses entreprises au détriment des PME qui sont souvent celles qui se sont installées dans ces quartiers etqui génèrent de l’emploi de proximité.

Mesures urgentes :

L’Etat doit mettre en place une véritable politique publique volontariste de rééquilibrage financier avec des mesures urgentes fortes et justes pour les habitants de ces quartiers afin de réduire la fracture sociale qui n’a fait qu’empirer depuis ces dernières années.

Les habitants ne demandent pas un traitement à part mais une juste répartition des services et des richesses, qui ne dépendent pas uniquement des politiques des collectivités, ni des mobilisations citoyennes !

Une politique publique de justice sociale qui garantisse l’égalité entre les populations et renforce les libertés individuelles.

Dans ce contexte, le gouvernement doit débloquer comme il l’a fait pour les entreprises et ce sans contrepartie des centaines de milliards d’euros pour soutenir les quartiers populaires, il est temps pour rétablir une justice entre tous les citoyens dans ce pays des droits de l’homme.